Note biographique
Chanteuse, Maripol fut avec Glenmor et Alan Stivell à l’origine du renouveau de la culture bretonne, ferraillant sans relâche à Paris accompagnée par le guitariste Bernard Benoit. Ce n'est qu'en février 1969 que paraît son premier 33 tours, "Maripol chante sa Bretagne et la mer", chez Le Chant du Monde. Il est bien accueilli par la presse spécialisée et crée une petite sensation dans le public folk. Il est reédité en 1973 sous le titre "Mère noire". La matière de ce disque provient pour un tiers environ de chants traditionnels bretons qu’elle a arrangés et pour le reste des compositions de Maripol et Louis Le Cunff. Les paroles font état d’une rêverie poétique influencée par la mer, le vent et la nature sauvage de la Bretagne, mais aussi par la solitude des femmes de marins et l’exode des travailleurs vers les villes. Les accompagnements de ses amis musiciens rencontrés au Centre Américain, réunis sous le nom de "An Triskell eus Ti ar yaouankiz" (avec l’assistance de Bernard Benoît à la guitare, le banjo de Steve Waring, la harpe celtique d'Alan Stivell), étaient assez sophistiqués.
Elle part au contact du public en chantant un peu partout en Bretagne, dans les fêtes populaires, les festivals folk, les MJC, les foyers de jeunes travailleurs… Elle se produit au festival international des variétés de Rennes qui lui donne le prix de la Ville.
Après, Maripol enregistre chez Kelenn "Le pays d’où je viens", 33 tours présentant un enracinement plus proche du quotidien breton. En 1973, elle se produit sur la scène de l'Olympia à Paris. Depuis 1973, Maripol ne cesse de travailler avec son compagnon, le compositeur Jean-Paul Graffard. Leurs compositions connaissent le succès en France, où certaines antennes nationales passent leurs chansons, en Belgique ainsi qu'à travers l’Europe (Allemagne, Suisse, Luxembourg, Portugal, Irlande, Suède) et sont soutenues par la presse spécialisée et régionale.
C’est de nouveau au Chant du Monde qu’elle enregistre, avec son compagnon Jean-Paul, ses deux albums suivants. Prolongeant l’aspect de révolte rencontré précédemment, plusieurs textes dans "Les éthers bleutés" font référence au chômage, au vieillissement d’un pays, à l’évocation aussi de l'Irlande et de la guerre et même à l’information la plus brûlante pour la Bretagne en cette période (1975): les détenus politiques qui attendent leur procès. Fin 1978, "Femme de sable et d’eau" se fait très personnel et plus sombre avec un chant et des mélodies profondément travaillées
Le passage de Thierry Jeffroy marque la musique du couple par les rythmes et les sons plus électrifiés. Le 45 tours Trevena Song est plus une carte postale sonore.
Suite à différents problèmes, Maripol fut contrainte d’arrêter la chanson. Elle se consacre à la peinture (Médaille de bronze à Dallas, Texas, pour la "mort cosmique"), à l’écriture et avec Jean-Paul à la valorisation de l’imaginaire et des traditions populaires de Haute Bretagne. En 2002, elle est nommée Chevalier des Arts et des Lettres.
Elle réalise en 1990 "De Graff", une cassette de 9 titres.
"BLEU D'OCÉAN"
Depuis la sortie de sa compilation intitulée "Ses plus beaux chants" aux éditions Kerig en 2002, nombreux étaient ceux qui espéraient que Maripol nous revienne avec de nouvelles chansons. Après une collaboration fructueuse avec son complice et compagnon Jean-Paul Graffard, un nouveau CD intitulé "Bleu d’océan", comportant quatorze nouveaux titres est enfin enregistré (fin 2011).
"Bleu d’océan, vaste infini entre ciel ,brume et terre, mystère parsemé d’îles imaginaires et secrètes, escales de paix, d’amitié et d’amour. Balises larguées pleines de lumière et de fraternité pour tous les humains égarés, épuisés, oubliés et perdus."
Pourquoi "Bleu" ?
Le bleu est la couleur du rêve ; Les formes, les sons s’y diluent pour se perdre dans l’infini. Cependant , si le bleu incite à l’imaginaire,à la rêverie, il est aussi la couleur des "bleus de l’âme" atténuant le bonheur dans la traversée du grand miroir de la vie
Pourquoi "d’océan" ?
Maripol a toujours vécu sur la côte nord de la Bretagne où la mer qui s’en va baigner chaque continent nous rapproche les uns des autres et est symbole de la vie en mouvement. Côtoyant chaque jour cette mer tantôt paisible tantôt déchaînée, elle y puise son inspiration dans le mouvement des marées qui rythment la vie qui passe.
"INCELTITUDE"
Le nouveau CD de 14 titres "INCELTITUDES" (2013), création issue de l’imaginaire musical de Jean-Paul Graffard qui s’y exprime pleinement au travers de ses musiques intemporelles, colorées et sensibles, imprégnées de ses racines celtiques. La voix de Maripol appuyée parfoispar celle de Gweirydd vient s’y poser comme une enluminure.